Songe
Quand les journées de pluie affligeaient sa fenêtre,
A l’abri d’un regard ou d’un éclat moqueur,
Une enfant s’écrivait, en rêvant, une lettre,
Sur les nuages blancs du verso de son coeur
Les mots étaient si purs et les vertus si belles
Que son regard flottait sur un lointain couchant
Et sa foi n’était plus, que d’un oiseau les ailes
Qui côtoyait les cieux, à demi, les touchant
Ô sublime langueur, rêverie insondable,
Qui lyrise nos âmes sous un dôme d’azur,
Tu nous ceins de lauriers sur un trône friable
Dénaturant ainsi les valeurs du futur
Puis l’enfant a grandi, devenant une femme
Au sein d’une tribu qui s’épanche en fracas,
Entendu que parfois, forte de son sésame,
Elle s’en va rallier son havre délicat
Son regard porte alors aux tréfonds d’un royaume
Où l’écho d’une enfant à l’accès plein d’entrain,
Semblant la retrouver, brandit sa blanche paume
Sous le regard profond d’un jeune suzerain
§ - § - §
- A quoi penses tu ?...
- ...A rien !...