La vie rêvée d'un homme
Aux quatre coins des vents, j’ai tant roulé ma bosse
Sans allonger un pas, sans bateau, sans carrosse
Jetant dans les maquis les axes planifiés
Que des cœurs maladroits m’avaient cartographiés
J’ai couru tant de cieux, gravi tant de nuages
Aveuglément franchi les porches de mes âges
Aimé sans contredits les chants de Cupidon
Qui toujours m'amenaient le cœur à l’abandon
J’ai tant rêvé ma vie qu’elle en fût toute belle
Et chacun de mes jours porte sa ritournelle
L’Univers, de tout temps, silencieux et discret
Aux portes de l'éther me livrait ses secrets
Mais le soir est venu où les astres s’éteignent
Où la plainte s’enfuit des lèvres qui l’étreignent
J’ai tant rêvé ma vie, juste en fermant les yeux
Que je solde mon âme au néant ou à Dieu
Et qu’importe l’endroit, en France où en Ecosse
Pendant qu’on scellera mon esprit dans la fosse
Faisant perte de tout, renonçant à mon corps
Sachez, qu’en mon tombeau, je rêverai ma mort
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