Lyralire

Lyralire

L'Eveil

 

 

 

On peut le voir assis, le poing sous le menton

Et de son autre main, à l’aide d’un bâton

Pousser allègrement les attritions de l’homme

Vers des gouffres ignés qui forgent son royaume

 

La terre doucement s’effondre en son tombeau

Encore un peu de temps pour n’être qu’un flambeau

Car il sait la patience et l’enfer sait attendre

Et ce sera le feu, et ce sera la cendre

 

Au dessus son antre il augure des cris

Des larmes, des sanglots, tout ce qu’il a prescrit

Et son regard flamboie à cette joie infâme

De voir pleurer l’enfant sur le corps d’une femme

 

“Le monde est imparfait, mais il n’est pas pourri

Ici, voyez vous-même , on danse, on chante, on rit !”

Nous dit l’homme d’état usant sa bonne mine

Mais à deux pas d’ici, hélas, on s’extermine

 

Et la terre, elle aussi convoite notre fin

Car elle a trop souffert des viols de l’aigrefin

Quand tremble tout son corps, quand gronde sa prière

On chancelle devant sa larme meurtrière

 

D’avoir trop espéré, d’avoir trop attendu

D’avoir danser aux vents comme un pauvre pendu

Trop longtemps à genoux, le peuple se relève

Prenez garde, nantis, à ce bras qu’il soulève

 

Car ce peuple est légion, et vous êtes bien seuls

Vos dollars ne seront que futiles linceuls

Écoutez !... Écoutez !...Ce n’est pas le tonnerre

C’est sa vindicte nue et révolutionnaire



§ - § - §

 



06/04/2016
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