Lyralire

Lyralire

Lettre à E

 

 

J’irai de bon matin quand se lève la brume

Quand les rêves s’arrêtent au bord des oreillers

Quand la terre fredonne et que le ciel écume

J’irai tôt le matin courir te réveiller

 

Je veux être témoin quand tes paupières closes

Fleuriront sous l’éclat d’un horizon nouveau

Où les tout petits riens où les petites choses

Seront pour notre cœur d’inébriants cadeaux

 

Tout nous appartiendra et le temps et l’espace

Et nos rires d’enfants monteront jusqu’au cieux

Sans jamais que nos mains un instant se délacent

Sans jamais un instant ne se quittent nos yeux

 

Quand cette onde de joie inondant tout notre être

Au loin emportera jusqu’au confins des jours

Ce fragile navire on atteindra peut-être

Les sables argentés de l’île sans retour

 

 

§ - § - §

 


13/09/2024
1 Poster un commentaire

La Grande Dame

 

 

C’est la mine défaite et le cœur affligé

Qu’on s’en va renâclant doucement vers ta porte

Se demandant pourquoi il nous est infligé

Ce terrible fardeau que toute vie transporte

 

Sous ta funeste bure où s’éclipse ton front

Tu te ris de l’effroi qui hante nos racines

Et d’un geste rompu tu conjures l’affront

Des êtres suspicieux que ton ombre fascine

 

On élude ton nom craignant de t’invoquer

Redoutant par ce mot ta sournoise présence

Et si par ce blasphème on pense t’offusquer

On se signe implorant ta noble bienfaisance

 

Sous tes mornes haillons se cache nous dit-on

Un être famélique aux desseins implacables

Qui fauche des allants aux rondes des saisons

Négligeant ces foyers que le chagrin accable

 

Nos peurs irraisonnées par ton joug menaçant

Dissimulent à nos cœurs ton être véritable

Car tu nous affranchis de ce monde oppressant

Apportant au défunt ta lumière improbable

 

Ô mère de douceur qu’on qualifie à tort

D’intransigible mort, tu es la Grande Dame

Qui vient et nous ravit aux souffrances du sort

Et nous dépose aux cieux dans le berceau des âmes

 

 

 

                                                                                 § - § - §


12/09/2024
1 Poster un commentaire

Echo du passé

 

 

Contemplant le lointain tout recouvert d’été

Une douce torpeur tout doucement m’emporte

Tel un soupir divin qui n’a jamais été

Pour un simple mortel, exhalé de la sorte

 

Le soleil et la brise et tous les champs de blé

Des vieux saules, aux rus et toute la nature

Forgent un souvenir à mon âme troublée

Où dansent dans les nues d’étranges créatures

 

Ce sont me semble t-il des ombres d’autrefois

Des compagnons d’un jour, des béguins illusoires

Des rires tapageurs et des regrets parfois

Qui par leur tourbillon racontent mon histoire

 

Dans cette farandole aux contours imprécis

L’ivresse de jadis bouscule tout mon être

Je scrute chaque trait en espérant ainsi

Dans cet écho lointain, enfin te reconnaître

 

 


01/09/2024
1 Poster un commentaire

Ecrire

 

 



Écrire, écrire encor jusqu’aux matins conquis

Écrire mais pour quoi ? Écrire mais pour qui ?

Au dessus de mon front, seul un ange se penche

Et se détourne un peu quand mon âme s’épanche

 

Quel verbe peut porter le poids d’une émotion

Le sentiment profond d’un cœur en distorsion 

Si pauvres sont mes vers que je leur tends l'aumône 

Et gracieux les écris sur une feuille jaune

 

Mais hélas ils ne sont qu’effluves de printemps

Clapotis de ruisseau qu’on oublie dès l’instant

Inaudibles soupirs des forêts de l’automne

Silences enneigés  ou nuages qui tonnent

 

Fermés, scellés d’un cœur rouge comme mon sang

Mon âme s’en défait dans l’espoir grandissant

Que le souffle du vent un matin les emporte

 Et délicatement, les pose à votre porte




   § - § - §

 


01/10/2019
1 Poster un commentaire

La vie rêvée d'un homme

 

 

Aux quatre coins des vents, j’ai tant roulé ma bosse

Sans allonger un pas, sans bateau, sans carrosse

Jetant dans les maquis  les axes planifiés

Que des cœurs maladroits m’avaient cartographiés

 

J’ai couru tant de cieux, gravi tant de nuages

Aveuglément franchi les porches de mes âges

Aimé sans contredits les chants de Cupidon

Qui toujours m'amenaient le cœur à l’abandon

 

J’ai tant rêvé ma vie qu’elle en fût toute belle

Et chacun de mes jours porte sa ritournelle

L’Univers, de tout temps, silencieux et discret

Aux portes de l'éther me livrait ses secrets

 

Mais le soir est venu où les astres s’éteignent

Où la plainte s’enfuit des lèvres qui l’étreignent

J’ai tant rêvé ma vie, juste en fermant les yeux

Que je solde mon âme au néant ou à Dieu

 

Et qu’importe l’endroit, en France où en Ecosse

Pendant qu’on scellera mon esprit dans la fosse

Faisant perte de tout, renonçant à mon corps

Sachez, qu’en mon tombeau, je rêverai ma mort



§ - § - §

 


12/05/2018
0 Poster un commentaire


Ces blogs de Littérature & Poésie pourraient vous intéresser