Fin d'Automne
Le vallon avait pris les aspects de l’automne
Et drapait ses sillons mélancoliquement
De brouillards obstinés tombés d’un ciel atone
Que mon âme lointaine aimait pudiquement
Dans ce cloître brumeux d’une nature accorte
Ou mon regard sombrait à quelques pas devant
Un pied foulant le ciel, l’autre la feuille morte
J’allais, le front pensif, aux écoutes du vent
Son souffle douloureux portait comme une plainte
Qui montait et mourait, et montait de nouveau
Comme la vague porte en son sein la complainte
Des marins engloutis appelant un tombeau
J’apercevais les bras des arbres de novembre
Se tendre, décharnés, dans l'éther silencieux
Qu’un avant-jour pesant aussi jaune que l’ambre
Rendait surnaturels et par trop dévotieux
La nature m’ouvrait son grimoire funeste
Où l’hiver et la mort sous le même couvert
Abattaient de concert le couperet céleste
Et fauchait l’innocent d’un infâme revers
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