Lyralire

Lyralire

Le Lys

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Dans le brésis gorgé d’une douce pénombre,

Un bureau vermoulu arbore fièrement,

Au dessus d’un fatras de papiers en nombre,

Un quinquet glorieux par son rayonnement.

 

Le poète alangui par les chants de septembre,

Dans l’écaille des murs, dans la tache au plafond,

Cristallise un instant l’horizon qui se cambre,

Et le songe qui va cueillir l’astre profond.

 

Sous son front, on pressent, l’âme dans la tourmente;

Il se lève, ignescent, et fouille ses crayons,

Et sur un feuillet blanc, d’une plainte rimante,

Il festonne l'automne en de brumeux haillons.

 

Alors, et sans fatigue, il écrit sans relâche;

Sa main glisse, se perd, demeure et glisse encor,

Dans un prélude ardent, tout enclin à sa tâche,

Comme si, d’une femme, il caressait le corps.

 

Car c’est pour elle enfin, qu’il fait rimer son âme;

Or les feuilles au sol paraissent de saison

Tant il peine à broder cet amour qu’il proclame,

Sur la gloire d’un lys qui remplit l’horizon.

 

Désenchanté,recru,sans éclat il s’allonge.

Plutôt qu’un virelai pour demander sa main,

Près du rêve il chancelle,et follement y plonge,

Et coupe franc le lys qu’il offrira demain.

 

 

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04/06/2014
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